vendredi 10 avril 2009

Rester après le jour C

Suite à un accident radioactif sur le plateau de Saclay, la zone est confinée et désertée. Mais de nombreux établissements de recherches et de développement de nouvelles énergies se trouvent sur le plateau et les abandonner, avec les installations qu’ils comportent, seraient un handicap trop important dans la gestion française de l’énergie (sans compter les installations nucléaires qu’il faut entretenir et protéger pour éviter d’empirer la situation). De plus, il faut des équipes pour s’occuper de la décontamination des lieux, notamment les étangs de Saclay qui sont à proximité du CENS qui, outre être une réserve ornithologique, alimentent la nappe phréatique des sables de Fontainebleau, risquant ainsi d’aggraver la contamination de la région, pour les réseaux d’eau comme pour l’agriculture (qui est assez présente autour du site).


Programme

Court terme :

Pour gérer la catastrophe, l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) et l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire) crée une cellule de crise, le BCNS (Bureau de la Crise Nucléaire de Saclay). Il s’installe sur la gare de Massy, pour s’occuper du problème en restant aux limites de la zone confinée et pour pouvoir réorganiser la gare et former ainsi l’accès à la zone confinée pour permettre le travail des scientifiques et la gestion de la contamination.

- Réseau de transport vers les différents centres de recherche, via des véhicules protégés, à partir de Massy : flux importants aux heures de pointe, très faible voir inexistant aux heures creuses.

- Le centre de gestion du BCNS, au centre de la gare.


Long terme :

Après quelques années, la radioactivité sera moindre sur le site de Massy, permettant le retour de la population. Dans un premier lieu, le BCNS préfèrera faire venir les scientifiques et leurs familles, pour optimiser les circulations et limiter les temps de transport.

- Extension/Adaptation du réseau pour l’ouvrir plus vers l’extérieur.

- Logements autour de la nouvelle morphologie de la gare.

- Services et commerces nécessaires au retour de la population.

Quelques articles de l'IRNS

- Avis de l’IRSN sur la sûreté et la radioprotection de la zone de gestion des déchets radioactifs solides du CEA/Saclay (Essonne) Date de publication : Avril 2009

L’IRSN a présenté, le 4 février 2009, les conclusions de son expertise du dossier de réexamen de sûreté de la zone de gestion des déchets radioactifs solides du CEA/Saclay au Groupe permanent d’experts pour les usines, placé auprès de l’ASN.

L’IRSN a examiné la sûreté et la radioprotection de l’installation ainsi que la gestion des déchets pris en charge par cette installation. Le CEA a prévu, pour cette installation de conception ancienne, d’arrêter définitivement les ateliers de traitement de déchets dans un délai de 10 ans et d’engager ensuite son démantèlement. Dans son avis, l’IRSN a considéré que la stratégie retenue par le CEA concernant le devenir de l’installation est satisfaisante. Par ailleurs, les dispositions retenues par le CEA pour exploiter cette installation pendant la période de dix ans précitée sont apparues convenables, compte tenu tout particulièrement des opérations de reprise de déchets qui seront mises en œuvre. Cependant, l’IRSN a noté que cette stratégie est conditionnée à l’existence de filières d’évacuation des déchets entreposés dans l’installation, qui ne sont actuellement pas toutes définies ou disponibles. A cet égard, l’IRSN a estimé nécessaire que l’installation ne reçoive plus de déchets dont l’évacuation ne serait pas possible à l’horizon d’une dizaine d’années.


>> Le traitement des déchets radioactifs du CEA est donc un soucis qui peut par la suite devenir important (si une augmentation des recherches et des besoins en produits radioactifs survient, le manque de traitement des déchets dans la zone nécessitera des installations supplémentaires.



Il y a aussi un article sur la radioprotection

On y retrouve notamment les recommandations pour protéger les gens des rayonnements :
- La justification des activités conduisant des individus à être exposés à des rayonnements.
- L'optimisation de la protection.
- La limitation des doses individuelles

Cela limite l'abus d'autorité en situation de crise, pour éviter par exemple les pertes énormes de Tchernobyl.

Danger d'une fuite radioactive

En comparant plusieurs documents, notamment sur le cas de Tchernobyl, j'ai pu entrevoir les retombées d'un fuite radioactive.


* Zone fortement exposée :
En plus de la radioactivité qui passe par le ciel (eau et air contaminés qui circulent par le vent et les nuages, touchant plus que la région), une zone autour de la fuite est fortement contaminée et nécessite une évacuation des civiles pour leur sécurité.

Dans le cas de Tchernobyl, ils ont évacué puis circonscrit le terrain à 30km à la ronde de la centrale. 22 ans plus tard, cette zone est toujours interdite au public et seul les employés de la centrale peuvent y entrer. Néanmoins, 15 ans après, les 3/4 de la zone ont récupéré une radioactivité suffisament faible pour ne pas mettre en danger la vie d'habitants.

Pour comparer, je note ici quelques distances entre le CENS et différentes villes :
- Massy : 6km
- St Quentin en Yvelines : 8km
- Versailles : 8km
- Périphérique de Paris : 16 km


* Echelle INES :
L'échelle INES (International Nuclear Event Scale) sert à mesurer la gravité d'un accident nucléaire et va de 0 à 7 (0 étant une anomalie sans conséquence comme il en arrive des milliers par an en France, et 7 étant la catstrophe de Tchernobyl)

En France, Les incidents n'ont jamais dépassé le degré 3 (4 cas en tout). Il signifit un très faible rejet toxique, des effets aigus sur la santé d'un travailleur et une perte des lignes de défense.

A partir du degré 2, les accidents sont annoncés aux médias (les degrés 1 sont visibles sur le site d'ASN)


Tchernobyl est un cas extrême et il existe donc tout un pannel de risques moins grave. Pour le postulat de mon projet, si la catastrophe a l'ampleur de Tchernobyl, Paris serait carrèment déserté. Je vise donc quelque chose de plus locale, touchant le plateau de Saclay et pas toute l'Ile-de-France.

En me basant sur des accidents de degré 5 ou 6, la zone contaminée peut faire 250 à 500 km², soit environ 3 à 6 km de rayon. C'est à dire que la zone de confinement irait jusqu'aux portes de Massy.

Simulation d'explosion

Le site Carloslab propose une simulation basé sur google earth pour voir l'effet d'une bombe nucléaire n'importe où.


J'ai fait donc quelques essais pour voir les effets d'une explosion sur le site du CENS de Saclay.
Je me suis basé sur la bombe de Nagasaki (21kt)




On peut remarquer que l'explosion, située dans une zone très peu dense, ne fera d'énormes dégâts à l'échelle régionale (malgré la destruction de Saclay et de quelques villages. Les vrais ravages se situeront plus dans la contamination et la radioactivité due à l'explosion que l'explosion elle même (voir prochaine article).


A noter que le CEA qui se trouve à proximité (2ème ou 1er degré de brûlure), ce qui laisse un risque d'explosion en chaîne, empirant vraiment la situation.




J'ai fait aussi l'essai d'une bombe 67 fois plus puissante (qui pourtant n'est pas la plus puissante) et on peut constater une explosion qui touche tout le plateau de Saclay, Massy, Versailles et St Quentin en Yvelines.